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Exemple concret illustrant le fonctionnement des options

Puisque vous connaissez maintenant les principes fondamentaux des options, nous allons en illustrer le fonctionnement. Prenons l'exemple d'une entreprise fictive baptisée Tequila Cory inc.

Imaginons le scénario suivant : le 1er mai, le cours de l'action de Tequila Cory inc. est de 67 $ et la prime (coût) d'une option d'achat à 70 $ échéant en juillet s'élève à 3,15 $ - l'échéance est fixée le troisième vendredi de juillet et le prix de levée est de 70 $. Le contrat coûte donc 3,15 $ x 100 = 315 $ au total. Dans la pratique, il faudrait aussi tenir compte des commissions, mais nous en ferons abstraction dans cet exemple.

Souvenez-vous qu'un contrat d'options sur actions confère le droit d'acheter 100 actions ; c'est la raison pour laquelle vous devez multiplier le prix par 100 pour obtenir le prix total. Le prix de levée étant de 70 $, l'option n'a de valeur qu'à partir du moment où le cours de l'action dépasse 70 $; de plus, comme le contrat coûte 3,15 $ par action, le seuil de rentabilité se situe à 73,15 $.

À 67 $, le cours de l'action est inférieur au prix de levée (70 $). L'option est donc hors-jeu et, par conséquent, n’a aucune valeur intrinsèque. À ce stade, l'investisseur qui a payé 3,15 $ en achetant le contrat pourrait perdre entièrement son investissement si les cours demeurent inchangés jusqu’à l’échéance.

Date 1er mai 21 mai Échéance
Cours de l'action 67 $ 78 $ 62 $
Prix du call 3,15 $ 8,25 $ 0 $
Valeur du contrat 315 $ 825 $ 0 $
Gain/perte théorique 0 $ 510 $ -315 $

Trois semaines plus tard, le cours de l'action a atteint 78 $. Le contrat d'options s'est apprécié de concert et vaut maintenant 8,25 $ x 100 = 825 $. Déduction faite de la mise de fonds initiale, l'investisseur enregistre un bénéfice de (8,25 $ - 3,15 $) x 100 = 510 $. La valeur de son placement a pratiquement doublé en à peine trois semaines ! Il peut « fermer sa position » en vendant son option, pour prendre son bénéfice - ou garder son contrat s'il pense que le cours de l'action n'a pas encore terminé son ascension... Supposons qu'il conserve sa position.

À l'échéance, le cours est tombé à 62 $. Comme il est inférieur au prix de levée (70 $) et que le délai a expiré, le contrat d'options n'a plus aucune valeur. L'investisseur a perdu son placement initial de 315 $.

Récapitulons ce qui s'est passé :

Entre la transaction et l'échéance, la valeur du contrat a varié dans une fourchette allant de 315 $ à 825 $ et 0 $. L'investisseur aurait donc pu récupérer plus du double de son placement initial. C'est le principe du levier financier mis en pratique.

Exercice ou liquidation

Jusqu'à présent, nous avons présenté les options comme des instruments conférant le droit, et non l’obligation, d'acheter ou de vendre un actif sous-jacent. Cette description a beau être correcte, mais en pratique, les investisseurs exercent rarement leurs options. Ils préfèrent en général liquider leurs positions d’options afin de prendre leurs profits.

Reprenons l'exemple susmentionné. L'investisseur, qui a acheté un contrat d’options d’achat à 70 $ échéant en juillet au prix de 3,15 $ par action, aurait pu revendre le contrat à un prix de 8,25 $ par action lorsque le titre a atteint le cours de 78 $. S’il avait exercé le contrat, il aurait alors acheté les actions à 70 $ pour les revendre ensuite à 78 $ sur le marché. Cela aurait généré un résultat de 8 $ par action. Nous pouvons constater qu’il était alors plus avantageux de revendre les options que de les exercer.

Cependant, comme il n’y a plus de valeur temps dans la prime de l’option une fois rendue à l’échéance, si le prix des actions est toujours de 78 $ par action, l’investisseur, qui désire acquérir les actions, peut alors décider d’exercer les options pour les acheter au prix de 70 $ par action.

De manière générale, les titulaires choisissent de prendre leurs bénéfices en liquidant (fermant) leur position. Ils vendent leurs options sur le marché, et les vendeurs d'options rachètent leurs contrats pour fermer leur position. Selon le CBOE, environ 10 % des options sont exercées, 60 % sont liquidées et 30 % arrivent à échéance sans valeur.

Valeur intrinsèque et valeur-temps

Au stade où nous en sommes, il pourrait vous être utile de découvrir les composantes du prix des options. Fondamentalement, la prime d'une option a une valeur de base, appelée valeur intrinsèque, qui est liée à la relation entre le prix du titre et le prix de levée, à laquelle s’ajoute un montant lié au temps à courir jusqu’à l’échéance, appelée valeur-temps. Ainsi, la prime d’une option est égale à sa valeur intrinsèque plus sa valeur temps.

Dans l’exemple précédent, la prime (prix) de l'option est passée de 3,15 $ à 8,25 $. Le prix de l'option utilisée peut donc être décomposé de la façon suivante :

Prime = Valeur intrinsèque + Valeur-temps
8,25 $ = 8 $ + 0,25 $

Dans la pratique, les options se négocient presque toujours au-dessus de leur valeur intrinsèque.