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L’achat d’une assurance pour protéger vos actifs

Saviez-vous que les options, bien que souvent utilisées par certains investisseurs à des fins spéculatives, sont essentiellement des polices d'assurance négociées en bourse? Vous pouvez acheter une option pour protéger la valeur de votre portefeuille, afin, par exemple, de vous fixer un « plancher » qui soutiendrait vos actifs en cas d'une dégringolade à la bourse. Examinons l'exemple suivant :

Reculons dans le temps. Nous sommes au mois d'août 2000. Monsieur Y, un investisseur très calme qui aime les rendements stables et qui déteste le risque, avait acheté 1 000 actions du titre XYZ à 20 $ par action en décembre 1998. Au mois d'août 2000, XYZ se négocie à 124 $ par action et Monsieur Y commence à être nerveux.

Monsieur Y entend deux voix dans le marché : la première, celle des analystes, clame que XYZ est une compagnie qui continuera à connaître un succès monstre, car elle est en tête de l'industrie des composantes à l'infrastructure de l'Internet. L'autre voix, sa conscience sceptique, lui fait remarquer que la « bulle » Internet a éclaté il y a quatre mois, en avril 2000. Si le prix élevé de XYZ est justifié par des attentes de la croissance exponentielle de l'Internet, il se peut que le titre soit surévalué si la croissance de l'Internet ralentit.

Étant un investisseur patient qui aime détenir des titres ennuyants, mais de bonne qualité, Monsieur Y est un peu déboussolé de voir le rendement stupéfiant de son portefeuille en un an et demi. Il avoue ne pas détester sa nouvelle fortune, mais il craint qu'elle ne soit que passagère (tout ce qui monte redescend). Il envisage la vente de ses actions, mais il croit que le titre a toujours un bon potentiel de croissance. Au lieu de vendre ses actions, il décide d'acheter 10 options de vente XYZ décembre 100, qui lui donnent le droit, et non l’obligation, de vendre ses actions à 100 $ si leur prix devait baisser sous ce prix. Il fixe donc sur ses actions un « plancher » de protection à 100 $. Ce plancher lui coûte 2 $ par action (une dépense de 2 000 $ pour protéger 124 000 $ en actifs).

Scénario 1 : le cours de l'action reste au-dessus de 100 $

Si le cours de XYZ reste au-dessus de 100 $, Monsieur Y sera toujours heureux, car son argent sera encore dans son compte, le marché ne l'en aura pas privé. Il a payé 2 $ par action pour une police d'assurance qui s'est avérée inutile; tout comme l'automobiliste qui paie sa prime d'assurance sans avoir eu d'accident.

Scénario 2 : le cours de l'action baisse en dessous de 100 $

Si le cours de l'action chute, Monsieur Y détient une police d'assurance qui lui donne le droit de vendre ses actions à 100 $. Il est heureux de pouvoir réaliser ses gains et d'avoir évité les pertes qui déciment les comptes de plusieurs autres actionnaires de la compagnie XYZ.

Deux questions fréquentes

Deux questions, liées à cette stratégie, sont fréquemment posées.

La première est celle-ci : pourquoi Monsieur Y s'est-il fixé un plancher à 100 $ alors que le titre se négociait à 124 $? Ne serait-il pas plus intéressant pour lui de fixer un plancher à un prix plus élevé? La réponse est simple : une meilleure protection coûte plus cher. Par exemple, si Monsieur Y avait acheté 10 options de vente XYZ décembre 120, fixant ainsi un plancher à 120 $, elles lui auraient coûté 18 $ par action, pour un déboursé total de 18 000 $. Ce montant était, à son avis, trop coûteux. Il a donc préféré diminuer sa protection de 20 $ par action afin de réduire le coût de sa prime.

La seconde question, fréquemment posée, est celle-ci : pourquoi Monsieur Y n'a-t-il pas simplement placé un ordre de vente « stop » avec un prix déclencheur de 100 $? L'ordre de vente « stop » vous permet de signaler à votre courtier que vous désirez vendre vos actions dès qu'une transaction se négociera au prix déclencheur ou à un prix inférieur. Dans l'exemple du titre XYZ, son cours de clôture s'élevait, le 24 octobre 2000, à 102,50 $. Le lendemain, le titre ouvrait à 75 $. Si Monsieur Y avait envoyé un ordre « stop » avec un prix déclencheur à 100 $, il aurait vendu ses actions à 75 $. Ce sont donc ces « trous » dans la négociation d'une action (causés par l'annonce de mauvaises nouvelles ou par des arrêts de négociation) qui font le plus de mal. Un ordre de vente « stop » ne peut pas vous protéger contre de telles brèches, mais l'achat d'une option de vente, elle, le peut.