Commentaire financier du jour
Canada
Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a dit qu’il s’attend à ce que les taux d’intérêt restent bas dans le monde en raison des effets de forces structurelles comme une productivité médiocre et la croissance démographique. Dans son dernier discours de l’année, M. Poloz a pris du recul par rapport aux enjeux à court terme pour se pencher sur les forces à long terme qui agissent sur l’économie et a présenté des domaines spécifiques sur lesquels la BdC compte travailler en 2020. « Tout bien considéré, il semble donc que la croissance économique mondiale demeurera faible, essentiellement pour des raisons structurelles » pendant un certain nombre d’années, a dit M. Poloz, selon les notes de son discours à Toronto. Il a précisé qu’il ne faisait pas « une prévision à court terme » concernant la politique canadienne, se contentant de dire que l’économie tourne presque à plein régime.
États-Unis
Le président Donald Trump devrait présenter officiellement un accord intermédiaire avec la Chine dès vendredi, ce qui évitera une nouvelle escalade de la guerre commerciale qui menace les deux plus grandes économies du monde et donc pratiquement tous les pays ou entreprises qui commercent avec elles. M. Trump et ses aides ont promis que l’accord partiel que le président a annoncé le 11 octobre sera suivi par d’autres. Cela parce que, alors que l’accord initial amènera la Chine à augmenter ses achats de produits agricoles à quelque 50 milliards $US par an et à prendre des engagements sur la monnaie et l’application de mesures de protection de la propriété intellectuelle, il ne contient rien sur des problèmes structurels plus importants comme le vaste tissu de subventions qui a alimenté la montée en puissance mondiale de nombreuses entreprises chinoises. M. Trump a insisté pour dire qu’au moins deux autres phases suivront, mais beaucoup d’analystes sont sceptiques à l’égard de la possibilité de réaliser de nouveaux progrès à l’aube d’une année d’élections aux États-Unis. Cela pourrait permettre aux Chinois de gagner du temps.
Les législateurs de la Chambre des représentants et du Sénat ont conclu un accord liant les deux partis pour financer l’administration avant la date limite du 20 décembre, selon Nita Lowey, la démocrate de New York qui préside la commission des crédits de la Chambre des représentants. L’entente de principe portant sur 1 300 milliards est intervenue après des semaines de négociation entre la Chambre dominée par les démocrates, le Sénat tenu par les républicains et l’administration Trump. Mme Lowey était accompagnée de ses homologues de la Chambre et du Sénat quand elle a annoncé aux journalistes jeudi qu’un accord avait été conclu sur les 12 projets de lois de finances nécessaires pour financer entièrement l’administration pendant le reste de l’exercice. La Maison-Blanche doit encore signer l’accord.
Europe
Boris Johnson a remporté une large victoire qui redessine la carte politique du Royaume-Uni et donne au premier ministre un mandat clair pour retirer le pays de l’Union européenne le mois prochain. Le résultat spectaculaire représente un pari gagnant de M. Johnson qui a voulu des élections anticipées pour sortir le Parlement de son impasse en ce qui concerne le Brexit. Les conservateurs ont remporté la plus grande victoire depuis 1987 sous Margaret Thatcher. La livre sterling a grimpé au plus haut depuis trois ans quand l’ampleur de la victoire conservatrice est devenue claire. Le résultat marque un rejet sans appel du principal parti d’opposition, le parti travailliste, sous la direction de Jeremy Corbyn qui défendait un programme radical d’intervention de l’État, de nationalisation d’industries clés et de hausse des impôts pour les mieux nantis. M. Corbyn a annoncé l’intention de démissionner après la perte catastrophique de circonscriptions favorables au Brexit dans le nord de l’Angleterre et au Pays de Galles. Ces régions étaient considérées comme des forteresses travaillistes et le succès qu’y a remporté M. Johnson lui a garanti la victoire.
La Banque de Russie a procédé à une cinquième réduction du taux directeur, de 25 points de base, à 6,25 %, et a dit qu’elle envisage de nouvelles baisses au premier semestre alors que l’inflation reste inférieure à la cible. La banque a réduit ses taux de 150 points de base cette année. La décision avait été prévue par 26 des 33 économistes interrogés par Bloomberg. Quatre avaient prédit un maintien des taux et trois prévoyaient une réduction plus importante.
Asie
Le Japon dépensera 4 500 milliards de yens (41 milliards $US) cet exercice pour relancer une économie dont la croissance a des ratés et se remet difficilement des récentes catastrophes naturelles, selon des documents publiés par le ministère des Finances vendredi. Ces dépenses supplémentaires arrivent alors qu’aux quatre coins du monde on prend conscience qu’il faudra plus d’aide publique pour soutenir la croissance des économies face à un ralentissement mondial qui expose les limites du recours aux banques centrales pour dynamiser l’économie. L’économie du Japon a ralenti toute l’année et devrait se contracter de 2,6 % ce trimestre où une hausse de la taxe de vente freine les dépenses des consommateurs, qui avaient soutenu la croissance face au ralentissement des exportations.